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ÉTUDIER À LʼÉTRANGER

RÉDIGÉ PAR: VANJA MILOVANČEVIĆ
PHOTOS: KATARINA KOVAČEVIĆ

Katarina Kovačević est étudiante en master de l’économie internationale. Katarina suivais un programme bilingue franco-serbe au Lycée 3 de Belgrade. Après le baccalauréat, cette jeune fille est partie étudier en France. Elle a eu l’occasion de travailler en tant que stagiaire au service économique de l’Ambassade de France en Serbie. Aujourd’hui, elle habite au Brésil.

Étudier à l’étranger est incroyablement intéressant au niveau personnel mais aussi professionnel. Si l’on en croit les chiffres publiés par Le Monde, la France se situe toujours dans le top trois mondial des pays d’accueil des étudiants internationaux. Katarina nous raconte son expérience…

KATARINA, POURQUOI EST-CE QUE VOUS AVEZ DÉCIDÉ D’ÉTUDIER À L’ÉTRANGER ET COMMENT EST-CE QUE CETTE DÉCISION A CHANGÉ VOTRE VIE?
J’ai eu l’occasion d’évoluer dans un univers à forte connotation francophone depuis mes études à l’école primaire, puis au lycée où je suivais un programme bilingue franco-serbe. En troisième année de lycée, les responsables de Sciences Po sont venus nous présenter le programme du collège universitaire qui m’a tout de suite attiré, en raison principalement de ma sensibilité pour les sciences politiques. C’est ainsi que j’ai dédié ma quatrième année de lycée à la préparation de l’entrée à Sciences Po.

Cette décision a complètement bouleversé ma vie ! Nombreuses sont les raisons qui font que je considère qu’il s’agit de la meilleure décision que j’ai prise à ce jour, parmi ces raisons la plus im­portante à mes yeux reste le sentiment de pou­voir tenir le monde dans la paume de ma main, de savoir que toutes les portes et les possibilités me sont atteignables.

POURQUOI SCIENCES PO?
Sciences Po est une école réputée pour son excel­lence académique. Je ne me suis jamais imaginée auparavant de pouvoir être face aux personnes impliquées directement dans les actualités – min­istres, présidents, journalistes, scientifiques – les plus connues. Aussi, apprendre à analyser tout sujet devant vous est une compétence clé de Sci­ences Po.

Une des particularités de Sciences Po est égale­ment ce sentiment d’appartenance à une forte communauté. Au cours des deux premières an­nées du collège universitaire, les campus de Sciences Po sont petits et permettent la créa­tion de cette atmosphère familiale. Les rencon­tres de campus, les valeurs de Sciences Po de façon générale laissent une empreinte forte sur ses étudiants. Aussi bien à l’entrée à l’université dans un pays étranger, qu’au moment d’intégrer le marché du travail, l’empreinte Sciences Po est particulièrement importante.

Je mettrai en avant aussi la diversité culturelle que vous pouvez rencontrer dans cette institution. A Dijon déjà, certes nous étions peu nombreux, mais pour autant d’origines très diverses. Quand vous travaillez et vivez au jour le jour dans cet en­tourage très dense culturellement, vous apprenez beaucoup les uns des autres, vous apprenez com­ment les modes de pensés et d’appréhensions peuvent être différents, et cela vous aide aussi à murir dans votre compréhension du monde.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE LES ÉTUDES À L’ÉTRANGER ET LES ÉTUDES EN SERBIE?
Les étudiants internationaux tous mélangés, travaillant ensemble – mon troisième point de la question précédente – je pense qu’il s’agit ici d’une différence clé. Cette diversité du corps académique, à la fois des enseignants et des étudiants, est très enrichissante, non seulement pour ceux qui envisagent de travailler dans le sec­teur privé, qui devient de plus en plus dominé par les entreprises multinationales, mais aussi pour ceux travaillant dans le secteur public – en diplo­matie, ce qui est le plus évident.

QUEL MORCEAU DU MONDE PEUT-ON RAMENER À LA MAISON APRÈS PLUSIEURS ANNÉES PASSÉES À L’ÉTRANGER?
En étudiant à l’étranger, sans pour autant rentrer physiquement chez soi, nous pouvons néanmoins y rapporter des choses. A l’étranger, nous som­mes des ambassadeurs de notre pays. Ainsi, nous avons la possibilité d’attirer l’intérêt et l’amour pour notre pays. Et puis je pense que les étudi­ants étrangers peuvent apporter de la « fraîcheur » dans le mode de pensée local.

EST-CE QU’ON PEUT DIRE QUE LES ÉTUDIANTS À L’ÉTRANGERS SONT L’ÂME DU MONDE?
Nous faisons tous partie de l’âme du monde – il suffit d’avoir rendu une visite à la Terre!

CHOISISSEZ LES TROIS EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES QUI VOUS ONT MARQUÉ LE PLUS.
J’ai eu l’occasion de travailler en tant que stagiaire au service économique de l’Ambassade de France en Serbie. J’écrivais des notes diplomatiques pour l’ambassade et pour le ministère des finances français. Il s’agissait d’un travail d’analyse de la situation économique du pays entre autres la sit­uation macroéconomique, le commerce extérieur et les investissements.

Je suis très contente d’avoir travaillée au sein d’une institution très réputée parmi les fans de l’écon­omie de développement : J-Pal. Engagée en tant qu’assistante de terrain, j’ai contribué à la collecte et l’analyse des données pour une étude réalisée sur l’accès à l’eau dans les banlieues parisiennes. Cela m’a permis d’être en contact avec une étude basée sur les essais randomisés contrôlés (RCT), ce qui m’intéresse beaucoup.

J’ai beaucoup apprécié mon expérience en tant que vice-présidente de l’Association Bourgogne Balkans Express et particulièrement le projet que nous avons monté- le colloque sur les Balkans en Macédoine. Nous avons réuni les étudiants de Sciences Po avec les étudiants venant de tous les pays des Balkans Occidentaux autours des con­férences animées par des personnages clés pour le développement et le processus d’adhésion de ces pays à l’UE.

EST-CE QUE NOUS POUVONS IDENTIFIER L’INFLUENCE D’UNE PUISSANCE NATURELLE SUR LES ÉVÈNEMENTS POLITIQUES?
Je dirais le changement climatique – une ques­tion que nous commençons peu à peu à prendre au sérieux. Alors qu’encore insuffisamment fort, j’aperçois un mouvement vert grandissant dans les pays de l’UE. Apprendre à vivre de manière soutenable représente une volonté qui doit exis­ter tant au niveau politique qu’au niveau de ch­aque individu, si nous ne voulons pas être surpris par les catastrophes naturelles.

EST-CE QUE LES JEUNES PEUVENT INFLUENCER LA POLITIQUE ? ET PEUVENT-ILS AMÉLIORER LES RELATIONS ENTRE LES PEUPLES?
Les jeunes sont les individus les plus éduqués et les plus proches des débats sur les actualités. Ainsi, le poids de leurs opinions devrait être im­portant dans le processus de prise de décisions dans une société. Pourtant, j’ai l’impression que les jeunes ont, de moins en moins de temps pour s’occuper des questions sociétales, suivant des études de plus en plus intenses, longues et chères, et se trouvant face à des conditions sur le marché du travail toujours plus exigeantes. Par exemple, le taux de participation plus faible chez les jeunes aux élections ou referendums est un phénomène assez répandu.

Quant au sujet de l’amélioration des relations en­tre les peuples en particulier, je pense que oui. Les étudiants d’aujourd’hui qui se forment dans des entourages très internationaux sont beaucoup plus familiers et confortables avec les différenc­es interculturelles. Cela aura très certainement un impact sur les relations internationales de de­main.

QUELS SONT VOS PRINCIPES SPIRITUELS QUI PEUVENT ÊTRE EMPLOYÉS AUSSI DANS L’ÉCONOMIE ?
L’objectivité, la curiosité et la mise en question constante de la réalité construite.

SELON VOUS, QU’EST-CE QUE L’ÂME DU MONDE?
N’est-ce pas l’énigme éternelle de l’Homme, la puissance conductrice de l’évolution ? Je reste, moi aussi, encore à la recherche de la solution et j’espère que ma voie – la science de l’économie – me permettra d’en approcher au plus près.

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